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Collages et ligaturages

Encollage et ligaturage

La mise en place des brins de bambou

Nous avons vu que, lors du creusement des brins, ceux-ci étaient installés côte à côte, la face ex­terne maintenue sur le support par de l’adhésif. C’est dans la même disposition que l’on installera les brins lors de l’encollage.

Lors de l’installation des brins sur l’adhésif, on veillera à ce qu’ils soient bien jointifs afin qu’ils se mettent correctement en place quand on les assemblera. (…) Il est intéressant de calculer le sens de rotation des brins (et donc le sens de disposition de la courroie) de telle façon que lors de l’enroulement il suffise de saisir le bout dépassant de l’adhésif pour que celui-ci s’enlève.

Lorsque les brins sont disposés à plat, commence l’encollage. On aura eu soin de préparer un récipient contenant de l’eau chaude pour y nettoyer les pièces, et ses propres mains. L’encollage se pratique avec une brosse dure (brosse à peindre) voire, dans le cas d’utilisation de l’Araldite, avec une brosse à dents.
Il ne faut pas hésiter à charger en colle, en particulier en tête de scion. On enduira à partir du talon de l’élément, puisque c’est lui qui passe en premier dans la machine à assembler.

(…)

L’opération d’encollage effectuée, il faut saisir les adhésifs et assembler les brins, en commençant par le talon. On doit veiller à ne pas ôter de la colle avec les doigts, ce qui est plus facile à écrire qu’à faire. Il n’est pas toujours facile non plus de disposer correctement les brins, qui ont tendance, vers le scion, à se chevaucher. Une fois cet assemblage réalisé, on peut présenter le talon dans la machine.

Lorsqu'on va passer un élément dans la machine à assembler, il est pratique de l'enfiler dans un morceau de tube PVC, du type de ceux qui sont utilisés en électricité ; le tube permet aussi aux brins de ne pas "fouetter" lors de la rotation que provoque la machine.
Les brins étant relativement serrés se mettent en place tout seuls et il n'y a donc à manipuler que le bout de l'élément pour mettre en place l'assemblage des six brins. Je ne mets pas de colle sur la partie où se trouve l'adhésif qui sert à mettre les brins en place.

On commence par enrouler la courroie autour de l’élément, repérant bien dans quel sens l’enroulement va se faire. Nous commençons toujours par un "’tourne à gauche"’, non qu’il soit plus important ou utile de commencer par ce sens-là, mais parce qu’il faut en choisir un, et s’y tenir afin d’éviter de se trouver en situation de ne pas savoir par quel sens on avait commencé.

On serait obligé alors de le déduire du sens d’enroulement du fil d’assemblage, d’où perte de temps en déductions, supputations, et énervement.

machine a coller les brins de bambou
La machine en fonctionnement lors du deuxième ligaturage. Pour la photographie, le fil d’assemblage utilisé est de la ficelle de boucher.

 

Malgré son conditionnel, tout le passage précédent a un côté "vécu" qui, je l’espère, ne vous aura pas échappé.

La courroie étant disposée, on prend le fil au bout duquel on aura eu soin de préparer une boucle auto-ser­rante, et on passe ce fil sous la courroie, au-delà du ber­ceau de droite, afin de le coincer sous celle-ci. On enfile la boucle sur le bout de l’élément, on le serre, et l’enrou­lement peut commencer, qui est expliqué dans la description de la machine à assembler.

Assemblage à la main

Disons-le tout de suite : l’assemblage à la main est infiniment plus long et difficile que l’assemblage à la ma­chine, et il est peu compatible avec l’emploi des résorcines, même "estivales".

Pour le ligaturage, il convient que le fil soit tendu car c’est lui qui fera pression sur les brins. On peut, soit fixer dans un étau un moulinet au frein réglé assez dur, soit installer le fil attaché en un point de la pièce et passant par des points fixes (poignées de fenêtre). Si l’on utilise de l’Araldite, on aura la possibilité de se servir de fil de nylon (30 centièmes) qui, peu visible, gêne moins la "visée" lors du dressage. La résorcine, elle, attaque le nylon, et on risque la casse.

Lors de l’assemblage-ligaturage, qui se pratique comme en machine par aller-retour du fil le long du brin, il faut veiller à maintenir une tension régulière — et forte — du fil, mais ne pas trop serrer les brins avec les doigts, car il y a risque d’enfoncement d’un des brins par rapport aux cinq autres. Ce genre de désagrément (qui condamne le brin) est plus fréquent avec les résorcines qu’avec les époxydes, qui sont plus fluides.

Le séchage

Afin d’accélérer la prise de la colle, on peut envisager de construire un séchoir à partir d’une ampoule électrique de 75 ou 100 W, d’une boite de conserve sans couvercle ni fond, et d’une caissette en bois avec prise d’air au pied et un trou au sommet permettant d’enfiler un tube, à l’inté­rieur duquel sera suspendu le brin en séchage. Le four, s’il peut être réglé à 70-80°,rend les mêmes services.

La montée en température n’est pas trop rapide, et la stabilité dans la température obtenue permet un séchage bien régulier, avec un gain de temps appréciable. Le passage au séchoir ne me paraît guère utile au-delà d’une dizaine d’heures.

Le vrillage a-t-il une influence sur l’action?

Non, car l’hexagone peut être assimilé à un cercle, et la résistance à la flexion est la même sur plats et sur angles. Mais le vrillage poserait alors des problèmes au niveau du placement des anneaux, sans oublier que les fibres ne travailleraient pas dans leur sens naturel.

Ce dernier inconvénient ne semble pas avoir arrêté le constructeur américain Letcher Lambuth qui produisit des cannes vrillées: au moment du collage il introduisait chaque élément dans un gabarit qui faisait faire à l’élément 1/6ème de tour entre chaque anneau, dont l’empla­cement était donc prédéterminé. (…).

 

 

pecheur à la mouche en action

 

 

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