Accueil

 

La trempe du bambou refendu

De l'utilité de la trempe

Le principe en est simple: les ébauches triangulaires sont amenées à une température telle que ce qu’elles pouvaient encore contenir comme sève ou comme humidité est expulsé. Il se produit une très faible réduction de volume et de poids, avec un accroissement de la dureté et un changement de couleur: la bambou devient plus sombre, tirant vers la couleur « pain brûlé ». Toutefois il ne faut pas exagérer la durée de la trempe en vue d’obtenir une plus belle couleur: il y a une température à atteindre.., et à ne pas dépasser. Une trempe trop forte, et votre élément sera "cuit" le bambou n’aura plus d’élasticité et sera très cassant. Une bonne trempe s’effectue entre 180 et 210°.

ebook canne en refendu

La trempe du bambou requiert de la part de l’amateur un matériel qu’il devra construire, avec beaucoup de soin quant à l’isolation thermique. Je ne décris ici que quatre modèles de four, mais je pense que beaucoup d’améliora­tions restent encore à faire dans ce domaine précis.

Il ne me semble pas que l’exercice qui consiste en un flammage du tronc, et qui lui donne un très bel aspect « pain brûlé », doive être considéré autrement que comme une carbonisation superficielle, de répartition fort inégale. Le problème de la répartition de la chaleur est d’ailleurs la pierre d’achoppement de presque tous les sys­tèmes; nous aurons l’occasion d’y revenir.

Si l’on excepte les professionnels qui disposent d’étuves capables d’accueillir plusieurs dizaines d’ébauches à l’intérieur d’un four construit en briques réfractaires, l’amateur a trois modèles possibles : le tube, le four fixe et le four à mandrin rotatif.

Note 2006: : je n’utilise plus le four à mandrin rotatif.

Le "tube" de Serge Bodeau

Monsieur Bodeau, de Bordeaux, membre du Club Français du Refendu, a résolu d’une manière très simple mais sûre les problèmes de répartition de la chaleur et de stabilité de température.

Description et principe

Four de Serge Bodeau. De gauche à droite : les thermocouples, le tube, le système de régulation

Une résistance rubanée est enroulée autour d’un tube de cuivre. Deux rupteurs thermiques assurent la stabilité de température à l’intérieur du tube.

Les ébauches triangulaires assemblées et ligaturées vont être introduites, 10 centimètres par 10 centimètres toutes les deux minutes, dans le tube où elles reposent sur un berceau en grillage, ou un demi-tube de cuivre

Illustration: Le four de Serge Bodeau. De gauche à droite : les thermocouples, le tube, le système de régulation

 

Le four prêt à fonctionner

 

 

L’avantage de ce système est que, quelle que soit la répartition de température à l’intérieur du tube, le bambou passera par tous ses points, et sera trempé également partout.

L’amélioration possible serait de pouvoir faire tourner les ébauches triangulaires à l’intérieur du tube; il est assez simple de leur faire effectuer une rotation d’un sixième de tour à chaque avancée de 10 cm.

Illustration: Le four prêt à fonctionner

 

 

 

 

 

Le four de Garrison

La température de trempe se situe pour Garrison autour de 176,60 (350°Fahrenheit), mais les ébauches triangulaires assemblées sont introduites dans le four lorsque la température de celui-ci est stabilisée à 190° car l’ouverture fait descendre cette température au voisinage de celle souhaitée.

Schéma de principe du four de Garrison

Les ébauches sont tournées sur l’autre face au bout d’un certain laps de temps, puis sorties et rentrées à nouveau dans l’autre sens. Les ébauches de scions, plus fines, sont sorties les premières, suivies des éléments de milieu dans le cas des cannes en trois brins.
D’après les tables de durée de trempe de Garrison, il s’écoule de 6’30 à 8’30 selon la longueur et donc la grosseur des ébauches, entre l’introduction des brins et la sortie du dernier.

Dans l’ensemble, je trouve ce procédé bien spartiate et sujet à des accidents, car tout se joue dans un faible laps de temps.

Le four de Garrison était chauffé par une rampe à gaz, qui est un procédé ayant pour avantage d’être plus facilement modulable en température que les résistances électriques, sauf si l’on dispose de thermocouples et de rupteurs à impulsions

Illustration: Schéma de principe du four de Garrison

 

Le tube

C ‘EST le procédé le plus simple, et le plus facile à mettre en oeuvre: les brins sont installés dans un tube fermé (un trou est toutefois pratiqué à une extrémité) et le tube est chauffé au chalumeau jusqu'à ce qu’une décharge gazeuse s’échappe par le petit trou. C’est assez spectaculaire, et peut-être suffisant.

Les bambous inégalement trempés occasionnent des déboires car les qualités mécaniques y sont inégalement réparties, et j’ai déjà vu un scion prendre une pliure (on dit : prendre un set) lors d’un combat avec un gros poisson. Ce scion étant parfaitement à la cote de son profil, l’acci­dent ne pouvait provenir que d’un défaut de trempe .

Données complémentaires :
Club.fr.refendu.free.fr. Banque de donnees:
39
Un four à air chaud (Planing/Neunemann/Riondel)
39a Four à air chaud (C 23 A. Petit) .

 

 

il est frais mon poisson, il est frais...

 

 

haut

 

Canne refendu©2007 -